La condition de la femme
À l'époque des belles-soeurs, la condition de la femme était bien différente de ce qu'elle est aujourd'hui. D'abord, leur rôle n'était pas le même. Les femmes s'occupaient du foyer, veillaient sur les enfants et s'occupaient des tâches ménagères. Dans la pièce de Michel Tremblay, les belles-soeurs critiquent à leur façon cette «maudite vie plate» dans laquelle elles doivent satisfaire les besoins de leur mari et de leurs enfants en faisant le ménage et la cuisine. Aussi, on peut constater que les belles-soeurs sont en quelque sorte dépendantes de leur mari. En ce sens, l'homme a pour rôle de rapporter l'argent à la maison et la femme, quant à elle, est confinée à une routine de tâches ménagères.
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J'me lève, pis j'prépare le déjeuner. Toujours la même maudite affaire ! Des toasts, du café, des oeufs, du bacon... J'réveille le monde, j'les mets dehors. Là, c'est le repassage. J'travaille, j'travaille, j'travaille. Midi arrive sans que je le voye venir pis les enfants sont en maudit parce que j'ai rien préparé pour le dîner. J'leu fais des sandwichs au béloné. J'travaille toute l'après-midi, le souper arrive, on se chicane. Pis le soir, on regarde la télévision ! Mercredi ! C'est le jour du mégasinage ! J'marche toute la journée, j'me donne un tour de rein à porter des paquets gros comme ça, j'reviens à la maison crevée ! Y faut même que je fasse à manger. Quand le monde arrivent, j'ai l'air bête ! Mon mari sacre, les enfants braillent... Pis le soir, on regarde la télévision ! Le jeudi pis le vendredi, c'est la même chose ! J'm'esquinte, j'me désâme, j'me tue pour ma gang de nonos !
-Quatre belles-soeurs |