Les relations intergénérationnelles
Dans Les belles-soeurs, les relations entre les générations sont très conflictuelles. En effet, on voit, dans la pièce, une grande différence entre les comportements et les idéologies des mères et celles des filles.
Les femmes sont très influencées par l'Église et ses idées conservatrices, tandis que les valeurs des jeunes filles sont beaucoup plus orientées vers l'émancipation des femmes, la liberté, l'indépendance et le plaisir des sens. Par exemple, alors que Germaine Lauzon et ses amies critiquent Pierrette Guérin et Angéline Sauvé parce qu'elles se tiennent dans un club, les jeunes (Linda, Ginette et Lise) trouvent ce comportement tout à fait normal. Les jeunes considèrent les clubs comme des endroits «ben l'fun» où l'on peut avoir beaucoup de plaisir, alors que les femmes le voient comme un «endroit maudit». Un autre exemple de cette grande différence dans les idéologies des femmes et des jeunes est leur conception du mariage et de l'idée d'avoir des enfants. Les belles-soeurs ne sont généralement pas heureuses en mariage, mais acceptent cette condition. Rose Ouimet se plaint sans arrêt de son mari qu'elle traite de «cochon», mais elle ne semble jamais avoir songé au divorce. Selon elle, «les femmes sont pognées à'gorge, pis y vont rester de même jusqu'au boute!», c'est-à-dire que leur situation ne peut pas changer. Ainsi, la séparation de son mari et l'affirmation de son indépendance ne sont pas envisageables pour Rose. À l'opposé, on trouve Lise Paquette qui est tombée enceinte de son ex-petit copain et qui envisage sérieusement l'avortement. Contrairement aux femmes plus âgées, elle souhaite avoir un bon emploi, être indépendante financièrement et ne pas vivre au crochet d'un homme. |
Enfin,
Linda et Germaine sont toujours en train de se disputer. Elles ne
s'entendent sur presque rien, ce qui cause de nombreux conflits entre
elles. Même Linda l'affirme: «J'me chicane toujours avec ma mère, pis
chus ben tannée! On est toujours après s'astiner pour rien. Eh! si
j'pouvais donc m'en aller!»
Les rapports entre les femmes et les filles dans Les Belles-soeurs sont assez chaotiques, surtout parce qu'elles ne sont pas nées à la même époque. Les moeurs évoluent avec le temps, et cela est bien présenté dans cette pièce de théâtre. |