La religion
Les belles-soeurs est une pièce dépeignant la réalité des Québécois durant les années 1960. Au Québec, durant des décennies, la religion catholique détenait une emprise importante sur les gens. Dans son oeuvre, Michel Tremblay représente bien cet aspect de la vie typique du peuple québécois. Par exemple, à un moment dans la pièce, les femmes s'agenouillent devant la radio pour faire la récitation de leur chapelet, comme il était coutume de le faire autrefois. Les belles-soeurs sont en quelque sorte soumises à cette vie religieuse qui les oblige à rester à la maison, à s'occuper des tâches ménagères et de leur mari.
Toutefois, les années 1960 sont marquées par la Révolution tranquille, qui amène un vent de modernité au Québec. Ainsi, on assiste à un changement majeur sur plusieurs éléments de la culture québécoise. Le religion ne fait pas exception à la règle. Tranquillement, les gens la remettent en question et l'abandonnent. Le nombre d'enfants par famille diminue, les divorces augmentent et les gens s'accordent une liberté que la religion catholique ne leur accordait pas. Aussi, la Révolution tranquille est marquée par une révolution sexuelle. Les femmes ont accès à la pilule contraceptive qu'elles consomment malgré l'interdiction de l'Église. Dans Les belles-soeurs, on peut constater cette remise en question du pouvoir religieux par certains personnages. Par exemple, Lise Paquette va envisager la possibilité d'avoir recours à l'avortement. D'ailleurs, dans cette situation, Pierrette Guérin se fait l'avocate du diable en tentant d'influencer la jeune femme à user de l'avortement. En fait, ce personnage remet en question le rôle que la religion catholique attribue à la femme. D'abord, Pierrette est indépendante financièrement, car elle travaille dans un bar, ce qui ne fait clairement pas partie des coutumes de l'époque. En plus, Pierrette n'est pas mariée. En fait, elle débarque chez Germaine Lauzon après s'être fait mettre à la porte par son «chum», Johnny. |
Finalement, par l'entremise de cette oeuvre, Michel Tremblay fait la démonstration du contexte religieux des années 1960. Les belles-soeurs sont encore sous le joug de le la religion catholique, s'abandonnant ainsi à une «vie plate» et tracée à l'avance. Pierrette Guérin ne colle clairement pas à ce choix de vie. Au contraire, elle remet en question le rôle de la femme et s'adonne à une vie de «damnée».
|